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Tournant le dos à un passé désormais anéanti par les bombes américaines, mes arrières grands parents quittent la terre  normande et partent  à la conquête d’un ailleurs.

Ils débarquent à Tanger et s’enfoncent jusqu’aux portes du désert dans le Sud Marocain, dans ce qui était alors un village, Inezgane. 

C’est là qu’a grandi mon grand père. Dans les effluves des marchés aux épices, sous le soleil de « la plus belle plage du monde », partageant ses jeux d’enfants avec les musulmans, les juifs, les chrétiens, tous ensemble sur les bancs d’une même école. 

29 février 1960. Agadir 

C’est une secousse d’un autre type, un séisme meurtrier, qui chassa mon grand père, alors adolescent, vers une Normandie pluvieuse, froide, et raciste.

Les baignades au km 44, les parties de billes dans le sable, le troc de noyau d’abricot sont alors devenus autant de paradis perdus que de blessures douloureuses. 

Mon grand père est parti aujourd’hui. Il était l'heure pour moi de prendre la route, à la recherche de ses émotions, de ses regards, de ses souvenirs. ​

Inezgane était le terme du voyage, mais pas l’objectif en soi.

C’est le chemin qui m'a importé. Rouler, avec ma vieille voiture par les lieux qu’ils ont traversés. Toucher du doigt le temps du voyage, le dépaysement, le bouleversement, la plongée dans l’inconnu, l’excitation mêlée de peur.
Les gens, les routes, les villes ne se ressemblaient en rien à ceux que mon grand père avait connu. Mais l’émotion a été la même. 

Mortain - 1944

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